Archives Mensuelles: octobre 2014

Article depuis « Fort fort lointain »

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A Potosí, nous avons fait le choix de ne pas aller y visiter les mines d’argent, et préféré faire uniquement un tour dans les petites rues et églises de la ville. Nous ne sommes pas restés bien longtemps, notamment parce que nous voulions être à Sucre dès le samedi soir, pour pouvoir nous rendre au fameux marché de Tarabuco le dimanche matin.

La réputation du village ne vient pas uniquement du marché. Carnaval, instruments de musique, danses, tissus…de la culture « Tarabuco » font sa renommée. Nous n’avons eu qu’un aperçu, mais le marché dominical est tout de même très impressionant. Dans les petites rues, les locaux comme les touristes s’entassent, se bousculent, négocient autour des étals bourrés de marchandises diverses et variées.

Changement de décor quand nous remettons les pieds à Sucre. Si on s’en tient à l’architecture, les murs blancs, les toits en tuiles, les balcons sculptés en bois, tout cela donne la vague impression d’avoir fait un bond dans le temps, à l’époque de la colonisation espagnole. De nombreuses églises et couvents sont répartis dans la ville, certaines n’offrant pas forcément la visite intérieure du lieu, mais…des toits! La vue est magnifique et permet d’apercevoir les cours intérieures des bâtiments, constructions typiquement à l’espagnole, ainsi que les montagnes alentours.

Les randonnées ne manquent pas autour de Sucre, mais pour toutes, il nous est indiqué de passer par une agence. Toutes? Non. Une irréductible petite rando, résiste à l’envahisseur des agences touristiques, et reste accessible en transports en commun. Et quel transport…

Nous nous rendons donc au lieu de départ pour l’acheminement vers les villages autour du « cratère de Maragua ». Un bus et deux camions sont garés. On nous indique que pour notre destination, se sera le camion. Ah mais ne vous attendez pas à ce qu’on soit sur des sièges, non non non. Les camions sont plutôt du type camion à bestiaux! Nous grimpons par la petite échelle pour entrer dans la grande benne en bois. Des planches transversales sont installées pour faire des sièges, ou se mettre debout, en se tenant aux barres métalliques qui quadrillent le haut. Nous sommes arrivés « un peu » en avance, observant la benne se remplir pendant trois heures, d’une quarantaine de personnes de tout âge, de sacs de condiments, baluchons, planches en bois et autres marchandises. Nous avons le plaisir de nous retrouver à coté de la famille Bidochon de Bolivie avec des enfants qui crient, ruminent des chewing-gums la bouche ouverte, se renversent du soda dessus, se tapent, pleurent et une mère qui s’en fout. Cette charmante famille est bien sûr arrivée dans les derniers, et avait nombre de sacs. Vas-y que je déplace tout le monde! Et pour finir…on a aussi des vélos! Une fois que nous avons eu chargé tout et n’importe qui, le camion démarre, et part…en marche arrière. Mais qu’est ce qu’il fait celui-ci? C’est que nous avions oublié un passager, qui n’a d’ailleurs pas du tout envie de venir! Voilà qu’il faut charger…un âne! Pas de bol pour nous, nous étions à l’arrière, et nous retrouvons juste à côté. Le véhicule part (enfin), et il ne faut pas plus de deux minutes avant que ce que nous craignions arriva, le charmant bourrin trouve bon de nous faire la grosse commission! Voyons le coté positif des choses, l’avantage, c’est que le transport est aéré! Comme on lui a trouvé quelques ressemblances avec l’âne de Shrek, on vous a mis la musique du film en bande-son!

La route asphaltée de la ville laisse place à des pavés, puis nous enchaînons sur une longue piste sinueuse. On nous dépose à notre départ de marche. Nous marchons un petit moment, puis après avoir aidé une voiture à se dégager de la boue, on nous propose de monter. Les nuages et l’orage approchent, nous acceptons et découvrons que nous sommes dans une voiture anglaise, mais dont les pédales et volants ont été déplacés à gauche! Ces trajets sont surprenants, n’est-il pas? Nous arrivons au village de Maragua, situé au coeur d’un cratère, curiosité géologique non pas formée par une éruption ou au autre phénomene volcanique, mais fruit du travail de la techtonique des plaques. Il nous faut attendre le passage de la pluie pour aller découvrir la « Gorge du diable » et prendre de la hauteur pour admirer le lieu.

Dans notre petit logement d’une nuit, nous faisons la connaissance d’un couple suisso-brésilien, Joëlle et Jorge, avec qui nous partons marcher le lendemain, direction le village de Potolo. Les indications étant assez approximatives en Bolivie, nous avons fait un petit détour, et du couper à travers champs avant de retrouver le bon chemin. Tout au long du trajet, nous sommes surpris de rencontrer des roches multicolores. Les montagnes avoisinantes sont marquées par des plissements, des failles. La géologie a vraiment fait un curieux mais magnifique travail dans cette contrée.

Nous trouvons un minibus pour redescendre à Sucre, comme toujours plein à craquer. Nous reprenons la fameuse piste en sens inverse, jusqu’à ce que…deux tuyaux pètent dans le moteur, dont celui du liquide de refroidissemnt. Tout le monde descend, quelques hommes aident le chauffeur à démonter les sièges avant (oui, c’est là que se trouve le moteur!) et cherchent à comprendre la panne. Là nous avons compris pourquoi il y a tant de détritus sur le bord des routes! Ce n’est pas parce que les gens n’ont pas le réflexe de jeter à la poubelle, non, c’est pour avoir du matériel à approximité en cas de panne! Une bouteille plastique, un morceau de fil de fer, du caoutchouc et voilà les tuyaux raffistolés en une heure de temps! Plus rapide que chez le garagiste!

L’aventure c’est l’aventure!

 

Parque Nacional de Sajama

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Apres notre ascension, nous sommes restés une journée à La Paz. Au matin nous avons fait une petite visite express de la ville, écourtée par la pluie qui s’est abattue en torrent. Avec ce temps, vous n’aurez pas de photos de la capitale bolivienne, vu que nous n’en avons pas non plus! L’apres-midi nous avons profité d’une accalmie pour nous rendre au center culturel Torino pour suivre un « cours de traditions boliviennes ». Cours est un bien grand mot, car nous étions seuls avec la personne qui l’organisait. Au final, cela a davantage été une discussion autour des traditions du pays, tres enrichissante.

Pour vous donner un apercu, nous avons ainsi appris que toutes les montagnes sont des lieux sacrés (achachilla), puisqu’elles offrent l’eau dans la vallée, et donc la vie pour les humains, les animaux, comme la végétation. Ce sont également des lieux ou vivent les esprits des ancetres (uywiris). De fait, lorsque l’on s’apprete à gravir une montagne, il convient de macher trois feuilles de coca. La premiere est pour le soleil (Inti), la seconde est pour la terre (Pachamama), et la derniere est pour le lieu sacré en lui-meme (si vous avez suivi, on n’a pas besoin de le réécrire!). Nous n’avons pas fait ce cérémonial pour le Huayna Potosi, mais la professeure nous a assuré que les guides le faisaient, mais pas toujours devant les touristes. On retient pour la prochaine fois…! On ne vous refera pas tout le cours ici, on vous réserve aussi des discussions pour le retour!

La pluie n’avait pas décidé de s’arreter sur La Paz, nous avons donc décidé de la fuir! Parmis les lieux de Bolivie que nous avions envie de visiter, le Parc National de Sajama était celui qui offrait la meilleure météo pour la semaine. Des le lendemain, nous étions donc sur la route pour admirer le plus haut sommet de Bolivie, le volcan Sajama. Dans le minibus qui nous a mené jusqu’au village de Sajama (oui on ne va pas se casser la tete a trouver des noms différents!), nous étions les deux seuls gringos. Curiosité ou juste sympathie, en tout cas on nous a tapé la conversation une bonne partie du trajet! Arrivés au village, on s’enregistre, paye l’entrée du Parc, et comme nous n’avons pas de réservation, on nous demande d’attendre. Une jeune femme un bébé sur le dos vient nous chercher, et nous amene chez elle. Nous aurons confirmation un peu plus tard sur le fonctionnment du village. La personne de l’entrée dispatche en réalité les touristes, en suivant une liste, de facon à ce que tout le monde profite des retombées toursitiques. Organisés!

Cerné de volcans plus ou moins éteints, le Parc renferme de nombreux endroits ou le sol continue a s’activer et a chauffer. Une rencontre avec deux francaises nous a permis d’apprendre qu’il y avait des eaux thermales en pleine nature. Nous sommes donc suivi la piste poussiéreuse traversant la foret la plus haute du monde composee de quenuas, et la pampa, ou circulait des caravanes de llamas et alpacas. Il faut dire que c’est la premiere region d’elevage de camelides de Bolivie! En bord de riviere, nous avons trouvé ce petit coin d’eau chaude, avec vue sur le majestueux Sajama et ses 6 542 metres de haut. Sur le chemin du retour, nous avons également fait un arret dans un petit site de bloc, pas des plus accueillant!

Le jour suivant, en compagnie de Juan, voyageur équatorien, nous nous sommes rendus aux « geysers ». Pas de chance pour nous, il n’y a pas eu de grandes colonnes de fumée a observer.  Le sol était cependant parsémé de trous d’eau bouillonante, formant cà et là des petits ruisseaux fumant se jettant dans la riviere. Nous avions prévu de quoi nous faire un peu de cuisine en pleine nature! Nous avons poursuivi dans cette vallée pour arriver  jusqu’à la frontiere chilienne, pour admirer un lac turquoise à 5 000 metres.

Apres ces quelques jours perdus au bout du monde, nous avons quitté le village peu peuplé d’habitants comme de touristes pour retrouver la civilisation (et les douches!) à Potosi, et continuer notre périple bolivien.

 

 

Vous en rêviez? « Les fromages qui puent » l’ont fait!

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Arrivés à La Paz, (hormis boire des bières et manger des pancakes) nous nous sommes mis en quête des randos possibles dans les environs. On a bien vu que nous n’étions pas les seuls à qui ces grandes montagnes blanches faisaient envie!

Nous avons commencé à chercher et étudier les cartes, mais après le Misti au Pérou, et notre record d’altitude à plus de 5 000 mètres, nous n’avions pas envie de nous arrêter là! Et pour notre (premier?) passage au-dessus des 6 000 mètres, nous avons choisi un « classique » de la Bolivie, le Huayna Potosi qui culmine à 6 088 mètres! Bien qu’il soit réputé « facile », nous avons préféré prendre un guide pour mener notre cordée.

Le premier jour, notre transport nous a laissé à 4 700 mètres, au pied d’un premier refuge. Là notre guide a commencé à nous gaver (au sens propre), avec un énorme plat de riz, poulet, bananes et frites. Nous qui avions anticipé de marcher de suite en mangeant bien le matin, raté! De là, accompagnés par quelques flocons de neige, nous avons rapidement rejoint le refuge situé à 5 130 mètres. Une fois arrivés, rebelote, il nous refait manger! Et nous voilà avec des gateaux sur la table, avec tout de même une boisson chaude, notamment du maté de coca, pour accompagner. Le froid s’installe petit à petit dans le refuge où nous sommes une dizaine, plus les guides. A 17h, ils annoncent la soupe et les pâtes! Personne n’a faim, mais il faut bien manger, car à 19h, tout le monde au lit, emmitouflé dans son duvet.

Le lendemain, si on peut dire, le réveil sonne à 00h30. On enfile les couches de vêtements pour se préparer au froid, chausse les crampons, casques et frontales sur la tête, piolets à la main, notre cordée part à 1h30.

Le temps est clair, nous donnant l’occasion de voir passer des étoiles filantes et la Croix du sud au-dessus de nos têtes. A l’altitude où nous sommes, on a l’impression de marcher au ralenti! A la lueur de nos frontales, nous voyons que le trajet se fait sur des grandes étendues blanches à la pente plutôt régulière. De temps à autre nous distingons quelques crevasses, sauf celle au-dessus de laquelle il fallait passer, celle-ci on l’a bien vu! Nous tenions le rythme, mais attendions tout de même le soleil avec impatience pour donner un petit coup de boost! A une heure du sommet, un « fromage qui pue » est même à deux doigts de faire la chillotterie (mais au combien exploit) de dormir en marchant! La dernière crête, la plus vertigineuse de la rando, apparait enfin, annoncant le sommet tout proche et nous permettant de dominer une mer de nuages où pointent les sommets les plus hauts de la cordillière. 6h30, ca y est, nous voilà à 6 088 mètres!!

A la redescente, nous profitons d’un temps superbe pour apprécier le paysage. Nous nous rendons compte également de la taille des crevasses auprès desquelles nous sommes passés quelques heures plus tôt! De retour au refuge dans la matinée, notre guide nous prépare une eau chaude, et nous propose…de la soupe. Mais il a fini de nous faire manger oui!! Nous redescendons à La Paz en début d’après-midi, une peu décalés par notre programme du jour, mais suffisamment au clair pour vous le faire partager!